Refashion est l’éco-organisme de la filière des textiles d’habillement, linge de maison et chaussures chargé de mettre en place la prévention et la gestion des déchets dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP).
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Adèle Routhiau, responsable écoconception chez Refashion, explique : « Notre enjeu est avant tout d’inscrire la filière dans une économie circulaire, et pour cela, de réduire l’impact environnemental des textiles et des chaussures, de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie. Nous sommes conscients que le secteur est responsable d’une consommation de ressources énormes, notamment au niveau de l’extraction des matières premières (culture, élevage, transformation des matières synthétiques issues de ressources fossiles…). Notre but, en tant qu’éco-organisme, avec l’écoconception, est de maximiser l’utilisation de ressources sur tout le cycle de vie des produits. Trois voies d’actions s’ouvrent à nous. La première est l’utilisation de matières premières recyclées au lieu de matières vierges. Ce sont surtout des rebuts de production (préconsommation) qui sont aujourd’hui utilisés ; l’enjeu est de constituer des filières d’approvisionnement pérennes et de qualité pour intégrer des déchets de postconsommation, issus de produits qui ont été portés puis collectés, triés et recyclés. Les marques doivent aussi réfléchir à la recyclabilité des produits, en évitant d’avoir des mélanges trop complexes de fibres ou en rationalisant les “perturbateurs” de recyclages (pièces métalliques, zip, boutons, strass et paillettes…) des vêtements. Enfin, nous encourageons la durabilité des produits, qui constitue aussi un critère de l’impact environnemental du produit. La favoriser, mais aussi la mesurer est un enjeu. C’est pourquoi Refashion participe au projet européen Product Environmental Footprint Category Rules (PEFCR) Apparel and Footwear visant à élaborer une méthodologie commune à l’UE, pour mesurer l’empreinte environnementale de l’habillement et de la chaussure. Ce qu’il y a de très spécifique à la filière textile, et qui ajoute à sa complexité, c’est qu’elle est mondialisée, avec une chaîne de valeur très longue pour arriver d’une fibre à un produit fini, et qui intègre des acteurs très différents, du luxe à la grande distribution.Ce qu’il faut comprendre, au-delà des actions ponctuelles sur l’amélioration de produits, c’est que l’entreprise doit développer sa propre stratégie d’écoconception. En effet, en fonction de son modèle économique, de ses valeurs, des ressources internes dont elle dispose et de ses priorités environnementales, sa stratégie ne sera pas la même. Par exemple, une stratégie orientée vers la durabilité des produits (rendre les produits plus solides) pourrait rendre une stratégie de recyclabilité (faciliter la séparation des éléments) plus compliquée. Une stratégie d’écoconception efficace doit donc être globale, sur toutes les étapes de fabrication, et plus généralement s’inscrire dans le modèle économique de l’entreprise, qui devra peut-être évoluer. On observe en effet que celles qui explorent de nouveaux modèles liés à la location, à l’économie de la fonctionnalité, à la précommande ont plus de facilité à intégrer l’écoconception. »